Connaissance de Soi

On souffre tant qu’on ne se découvre pas. On souffre tant qu’on reste dans l’ignorance de qui on est réellement.

Et comment se découvre-t-on, me direz-vous ? Comment sort-on de l’ignorance ? Facile, par la connaissance. J’ai bien dit la connaissance et non pas le savoir intellectuel qui lui, au contraire, ne fait que rajouter des voiles à notre ignorance.

Mais comment ? Est-il préférable de rester sans savoir ? Non, pas du tout. Le savoir est utile jusqu’à un certain point, il est utile s’il nous permet de cultiver toujours plus notre curiosité, notre capacité à nous émerveiller et ainsi à nous ouvrir à l’intuition qui, elle seule, peut nous permettre de connaître.

Oooohhh !

Comprenez-vous ce que j’essaie de vous dire ? Si on tombe dans le piège de savoir toujours plus, accumuler notions sur notions, on ne fait que couvrir notre être véritable qui ne peut se révéler que dans le vide, la vacuité, le silence.

Alors il faudra faire le chemin retour « enlever, enlever le surplus, l’excès ». Que signifie cela ? J’ai passé tant d’années à étudier, à apprendre, à me forger une identité de « celle qui sait » et maintenant il faudrait que je me défasse de tout cela ? Oui, c’est tout à fait ça, il faut faire une sorte de strip tease spirituel.

En Orient, on dit que l’élève occidental apprend toujours plus tandis que l’élève oriental se vide de tout savoir. Mais si tu disais que l’on souffre parce qu’on est ignorant, ça semble contradictoire ce que tu dis là. Non pas du tout, ça peut le sembler, mais ça ne l’est pas du tout.

Ecoute.

Il faut simplement bien comprendre la différence abyssale entre le savoir et la connaissance. Le savoir est entendu que comme accumulation de notions et d’informations tandis que la connaissance est un état naturel, spontané d’adhérence à la vie au service de la vie.

Il s’agit donc de se dévêtir de tout ce qui n’est pas réel, tout ce qui a été rajouté à ma nature authentique tels que les conditionnements, les croyances, les projections. Car je ne suis pas mes idées, ni mes pensées, pas même mes émotions ou sensations. Pouvez-vous vérifier cela ?

Ainsi on crée de l’espace à l’intérieur de soi, du vide. Et dans cet état silencieux, vide, il est possible peut-être de découvrir Qui Je Suis réellement au-delà de mon nom, de mon prénom, au-delà de mon genre, au-delà de mon identité d’italienne, japonaise ou tunisienne, au-delà de ma religion bouddhiste, musulmane, chrétienne ou athée, au-delà de toute identification et croyance ou non croyance, au-delà de ce que je fais, au-delà de tout ce qui appartient à cette personne que je crois être. Je ne suis pas cette personne, je suis bien au-delà de cette illusion, de ces voiles, de ces vêtements mais moi seul peux le découvrir. Personne d’autre ne peut le faire à ma place, l’autre (qu’on appellera maître ou guide car il a réalisé le Soi ou tout du moins s’en est approché, attention à ceux qui sont piégés dans leur ego spirituel, ils sont comme des aveugles qui prétendent vous montrer le chemin dans l’obscurité totale) ne pourra me donner que des indications pour m’aider sur ce chemin du Retour à Soi.

Connaître autrui est un savoir-faire

Se connaître soi c’est l’illumination

Lao Zi, TTC 33